Damián Siqueiros est un créateur d'images montréalais d'origine mexicaine, son travail l'a amené à exposer dans des galeries et musées importants à travers l'Amérique du Nord et l'Europe. Damián travaille avec Mickaël Spinnhirny depuis plusieurs années, nous l'avons questionné afin d'en savoir plus sur ses inspirations et son processus de création.
Bonjour Damián, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?
J’ai commencé mes études en Arts Visuels il y a presque vingt ans et bien que j’aie même une maîtrise dans ce domaine mon focus n’a jamais été la photographie. Même maintenant la photographie n'est pour moi qu’un outil dans l’ensemble de ma pratique. Je trouve que mes forces sont dans la relation entre une puissante direction d’art et des concepts bien développés avec un engagement social. Pour réussir à créer un langage esthétique reconnaissable, j’ai dû apprendre à faire le design de costumes, décors, maquillage, éclairage, et souvent les créer aussi. À force de travailler avec des chorégraphes et danseurs pendant longtemps j’ai aussi appris les outils du processus créatif du mouvement, mélangeant souvent avec des outils de théâtre comme la relation entre les émotions, la respiration et le mouvement. Dans mes 8 ans de carrière au Québec, j’ai aidé à définir la représentation de la danse en collaborant avec des artistes locaux et internationaux pour la création de leurs communications ou même pour des collaborations artistiques. Parmi ces collaborations on peut trouver des artistes comme Margie Gillis, Sidi Larbi Cherkaoui, Hélène Blackburn et Andrew Skeels. Pendant ces dernières 8 années de travail à Montréal, j’ai réussi à présenter mes images et vidéos issues de collaborations avec des artistes de la scène dans des musées et galeries à travers le monde, notamment : Paris, New-York, Washington D.C. au Art Museum of the Americas, Miami au Frost Museum, le Mexique, la Corée du Sud, Toronto, et Montréal. À l’automne 2017 j’ai eu ma première grande rétrospective à la prestigieuse Tambaran Gallery à New York.
Photos de Damian Siqueiros avec Alisia Pobega et Brett Andrew Taylor pour Rose of Jericho de Skeels Danse.
Tu as été photographe de mode, qu'est-ce que cette expérience a pu t'apporter ?
Tout ce qui touche à la photographie commerciale m’a beaucoup aidé à développer le côté technique de la photographie. Dans les arts visuels, on se concentre souvent sur le concept derrière les images et on néglige la production. À mon avis l’aspect technique permet d’établir une communication plus claire avec le spectateur, quelle que soit l’esthétique choisie. Pour moi, la forme est un vaisseau pour communiquer le concept et il doit exister un équilibre entre les deux. J’ai aussi une grande admiration pour le côté artistique de la mode qui va main dans la main avec mon amour pour la création de costumes pour mes personnages.
Tu te décris comme un ARTvertisement photographer, qu'entends-tu par là ?
Ce mot décrit mon engagement envers la promotion culturelle à travers mon travail commercial ainsi que la création d’une esthétique commerciale qui est très influencée par l’art et la peinture. Je pense qu’une de mes forces c’est que je comprends bien la nature et le processus de la création artistique, c'est donc pour moi facile d’accompagner les créateurs dans le développement de leurs campagnes de communication qui ciblent l’essence de leurs oeuvres et non le choix d'images purement cosmétiques.
Photos de Damian Siqueiros avec Cai Glover, Daphnée Laurendeau, Danny Morissette et Robert Guy pour Not Quite Midnight de Cas Public.
Quels sont les artistes ou mouvements qui t'influencent ?
J’apprécie plus les influences qui ne sont pas directement reliées à mon médium car il y a un travail de réflexion et de transformation. Je m’inspire souvent de la danse évidemment avec des chorégraphes comme Sidi Larbi Cherkaoui ou Kylián. Mais souvent cet effet est plus puissant quand je travaille de plus près avec ces artistes comme c’est le cas pour Andrew Skeels ou Hélène Blackburn. La peinture figurative (Rembrandt, John Singer Sargent, Lee Price, Kahinde Wiley, etc.), est aussi une de mes grandes inspirations. Pas seulement à cause de l’esthétique mais aussi à cause de l’utilisation de l’iconographie comme langage de communication avec le public. Beaucoup des artistes classiques ont développé des langages visuels (poses, couleurs, symbolismes) qui sont encore pertinents et semblent universels. Ils ont trouvé quelque chose d’essentiel dans la nature humaine comme les oeuvres de Shakespeare ou de Mozart.
Enfin, après de nombreux projets, pourquoi aimes-tu travailler avec Mickaël Spinnhirny ?
J’aime beaucoup travailler avec Mika ! À part un grand amour pour la danse, nous avons des valeurs de travail semblables. On aime être efficaces et travailler dans une belle harmonie sans éliminer une communication directe de nos idées. On a bâti une belle relation basée sur la reconnaissance. Mika est un des premiers danseurs avec lesquels j’ai travaillé à Montréal. Même si son rôle dans la danse a évolué, notre rapport n’a pas changé, on contribue à la réussite de l’un et de l’autre. Pour ma part cela signifie la réussite d’un agent qui va améliorer la scène culturelle ainsi que le bien-être des artistes talentueux.
Pour en savoir plus www.damiansiqueiros.com et suivre Damián sur Instagram @damiansiqueirosphoto